jeudi 22 novembre 2012

Surveillant

Depuis la rentrée scolaire, je suis surveillant dans un petit collège de campagne de 520 élèves. Pour la première fois de ma vie je me lève le matin pour faire un job que je n'ai pas choisi par défaut. J'aime à nouveau travailler et ça fait bizarre. C'est une sensation que j'avais oublié. J'aime le contact avec les ados. Je kiffe ce travail.

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Le centre Bretagne n'est pas considéré comme la région la plus chaude. On pourrait même penser que c'est un coin bien tranquilou pour planqués. D'ailleurs lors de la rentrée du personnel, notre nouvelle principale (qui a passé 20 ans dans l'académie de Créteil) nous avouait à demi-mot qu'elle se sentait presque en vacances dans nos charmantes contrées...
...Mais mal lui en a pris. Ici il faut gérer tout un tas de cas particuliers et une floppée de gamins paumés, je n'aurais d'ailleurs jamais pensé qu'il puisse y en avoir autant... Un lieu si tranquille implique aussi certains inconvénients et particularismes. Ici on est loin des villes, on est loin de la mer, on est loin du paysage de carte postale que l'on garde parfois de la Bretagne. Le bassin d'emplois est composé d'industries agro-alimentaires et d'exploitations agricoles. Certains gamins n'ont pas vu grand chose dans leurs vies à part des vaches et des champs. Pour eux, le collège est sans doute le seul contact qu'ils ont avec le savoir. Car il faut avouer c'est un peu la misère culturelle dans le coin. A la vie scolaire on est amené à connaître des contextes familiaux bien particuliers et on doit agir en conséquence. Il y a des gosses dont les parents n'ont pas le permis de conduire et qui se morfondent. D'autres sont en familles d'accueil et ne voient que rarement leurs vraies familles. D'autres vivent dans un climat familial pourri par la violence qu'elle soit physique, verbale ou sociale. Certains gosses ont le droit d'en avoir marre. Tu t'en rends compte par exemple quand les familles du père et de la mère se donnent rendez-vous devant les grilles du collège pour se foutre sur la gueule.
Et puis il y a ceux qui d'après ma boss sont de plus en plus nombreux: ceux qui ont un "handicap social". Ces gamins aux profils similaires sont à l'origine de beaucoup de conflits. Ils sont centrés exclusivement sur eux-mêmes, se parlent tous seuls, se tapent dessus, ils n'ont aucune notion de l'autorité, ils mangent du papier pour que tous les regards soient centrés sur eux. Ils foutent les boules.


  

  Je ne le cache pas: j'ai des chouchous. Robin en fait partie. Il me colle toujours. Il parle de tout et il s'intéresse à tout. C'est un des élèves les plus populaires. Robin a une bonne bouille,l'oeil malicieux, il est extrêmement sociable. Tout le monde l'adore. Même les profs... malgré le fait qu'ils s'arrachent les cheveux sur son cas. En classe il est insupportable d'inattention et de dissipation. Il flirte dangereusement avec la commission de discipline. Quant à ses notes elles sont catastrophiques. L'idée qu'il était peut-être surdoué a éffleuré l'esprit de certains. Les tests ont montré que non. Je suis persuadé que c'est un artiste qui n'a pas encore trouvé sa voie. J'espère qu'il la trouvera.
Il y en a aussi Mathieu: un gamin génial pendant 90% du temps. Une tête rigolote, un rire communicatif, il aime étudier et est toujours demandeur pour qu'on l'aide à faire ses devoirs. Mais il arrive qu'il se métamorphose et fasse des crises de nerfs. Ses yeux changent, il se sent persécuté par le monde entier et cogne sur tout ce qui bouge. Il faut empécher le pire, le raisonner, lui parler encore et toujours tout en ayant l'impression qu'on se heurte à un mur. Je sais pertinemment que cela finira mal. Je pense même qu'un jour je prendrais sans doute un ou deux gnons dans la tronche. Et je ne serais même pas capable de demander une sanction contre lui. Il grandit dans la violence, chez lui c'est la zone. Il parait même que sa mère est capable de venir faire sa loi dans la cour du collège. Elle a déjà fait ça l'an passé et elle le refera sans doute. La tempête arrivera un jour.

Il faut aussi gérer cette putain de période qu'est l'adolescence. Cette époque où leurs hormones les rendent débiles et les poussent à faire n'importe quoi. Mythomanie extrême, bastons, trafic de clopes, d'alcool, simulation d'une sodomie sur une élève de 6ème... On a eu droit à tout ça depuis 2 mois. Ces gosses sont odieux et vachards entre eux. Celui qui est différent de la masse: le fameux "bolos" en prend plein la gueule. Les populaires en haut de la hiérachie sociale de la cour du collège veulent tout se permettre, ils se croient "intouchables". Il arrive même parfois que les victimes de leur folie des grandeurs soient les profs. Et cela peut aller très loin. Les rumeurs sont constantes dans la cour et une foi les grilles du collège fermées, elle se poursuivent sur internet. Le summum a été atteind lorsque la "princesse" du collège a accusé son prof de physique d'être un pervers qui la suivait jusque chez elle. S'en suivit une semaine de psychodrame. Des accusations maintenues devant les flics. Un prof ravagé. Des élèves en furie. Des rumeurs surgissants de partout... Et le personnel en plein doute. L'atmosphère était irrespirable jusqu'à ce que le pot aux roses fut découvert... grâce à Facebook. Une bonne âme fit une capture d'écran des aveux, ce qui nous empècha de passer au journal de 20H dans la rubrique "faits divers". La coupable fut renvoyée, le prof fut innocenté mais sa réputation restera salie pour un bon moment. Désormais dans la cour la chasse au traitre est ouverte. Celui qui a osé faire tomber la princesse du collège de son piédestal va devoir payer. Ils vont être sans pitié, vont vouloir le tailler en pièces et se disputer les restes...


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Tu te crois courageux? Et bien essaye de te coltiner ces gamins! Ils ne rèvent que de voir le monde brûler...

vendredi 16 novembre 2012

Tamara Drewe

MARIVAUDAGES EN CAMPAGNE ANGLAISE.

2010. Stephen Frearsavec Gemma Arterton, Roger Alam, Bill Camp, Dominic Cooper.

Avec son nez refait, ses jambes interminables, son job dans la presse people, ses aspirations à la célébrité et sa facilité à briser les coeurs, Tamara Drewe est l'Amazone londonienne du XXIe siècle. Son retour au village où vécut sa mère est un choc pour la petite communauté qui y prospère en paix. Hommes et femmes, bobos et ruraux, auteur de best-sellers, universitaire frustré, rock star au rancart ou fils du pays, tous sont attirés par Tamara dont la beauté pyromane et les divagations amoureuses éveillent d'obscures passions et vont provoquer un enchaînement de circonstances aussi absurdes que poignantes.


Parfois on tombe sur un petit coup de coeur dont on ne comprend pas comment il nous avait échappé jusque là. On découvre de manière inattendue un petit bonbon acidulé que l'on a envie de croquer comme les fesses de Tamara dans son mini-short (...hum je m'égare... mais quand même: mate un peu!) Gemma Arterton est craquante. Cette fille est mille fois plus canon que la pouffe siliconée Jessica Simpson dans "Shérif..." Car là où je veux en venir en disant ça, c'est que la vraie Daisy Duke contemporaine: et bien c'est Gemma/Tamara quoi! Y'a pas de doutes! Bref... arrêtons de comparer ce qui n'est pas comparable, arrêtons de comparer les navets avec les bombecs.

Donc hier j'ai vu Tamara Drewe, une comédie de moeurs adaptée d'un roman graphique de Posy Simmonds. Un joli petit film piquant à la finesse et à la subtilité so british. L'idiot que je suis avait ce bijou depuis des semaines dans son disque dur. Pourquoi ne l'ai-je pas visionné avant ? ça m'aurait pourtant évité quelques petits coups de blues... Car je me suis sentie chez moi en regardant ce film. Je me suis sentie dans un environnement familier et apaisant. Le film a pour cadre une maison d'écrivains dans la campagne anglaise qui va sombrer dans le chaos avec le retour d'une jeune journaliste du voisinage. Ceux que j'appelle les "bobos bouseux" et les intrigues d'un petit village forment en plus une atmosphère que je ne connais que trop bien.

J'ai un goût prononcé pour les ingénues provocatrices, ces reines du village que l'on regarde avec envie ou jalousie. J'aime les écrivains-séducteurs en carton qui passent pour des sommités dans leur milieu restreint. J'aime les rock-stars losers, benêts et snobs. J'aime les ragots qui circulent vite au sein d'une micro-société (et puis les histoires de coucheries, ça met toujours du piment quand on s'emmerde dans un village). Les pisseuses de 15 ans m'ont toujours fait rigoler: ces groupies admirant les paillettes, en décalage total avec leur environnement campagnard dans lequel elles se morfondent. J'aime aussi l'honnête homme un peu frustré mais qui tient à couper son bois droit dans ses bottes. J'aime les glandeurs paumés mais qui retrouvent l'inspiration au contact de la nature, en fantasmant sur la crémière. J'aime les vaches aussi. Je kiffe les waches.


  Les personnages sont attachants. Plusieurs formes de comiques sont réunies et le scénario est bien ficelé. Tout cela forme un petit univers dans lequel on se complaît. On regarde "Tamara Drew" comme un bon vaudeville de boulevard. On en ressort enjoué. Une véritable friandise, je vous disais.

mercredi 31 octobre 2012

The Dark Knight Rises

THE LEGEND ENDS

2012. Christopher Nolanavec Christian Bale, Tom Hardy, Michael Caine, Gary Oldman, Morgan Freeman, Anne Hathaway, Joseph Gordon-Levitt, Marion Cotillard.

Il y a huit ans, Batman a disparu dans la nuit : lui qui était un héros est alors devenu un fugitif. S'accusant de la mort du procureur-adjoint Harvey Dent, le Chevalier Noir a tout sacrifié au nom de ce que le commissaire Gordon et lui-même considéraient être une noble cause. Et leurs actions conjointes se sont avérées efficaces pour un temps puisque la criminalité a été éradiquée à Gotham City grâce à l'arsenal de lois répressif initié par Dent.
Mais c'est un chat – aux intentions obscures – aussi rusé que voleur qui va tout bouleverser. À moins que ce ne soit l'arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l'exil qu'il s'est imposé. Pourtant, même si ce dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du Chevalier Noir, Batman n'est peut-être plus de taille à affronter Bane…



Long Haloween, ma BD préférée,
et qui a aussi inspiré Nolan.

J'aime Batman. Ce héros sombre et torturé me fascine depuis mes 13 ans. C'était pourtant l'époque où les deux monstruosités de Joël Schumacher squattaient les salles de ciné. L'univers de Batman était devenu une farce. Pendant ce temps, l'ado que j'étais découvrait les comics de Miller, Moore, Doug Moench, se familiarisait au concept des "Legend of the Dark Knight" et attendait frénétiquement la parution trimestrielle du prochain volume du "Long Halloween" de Loeb/Sale. Je me souviens avoir espéré plus d'une fois qu'un jour, un réalisateur retranscrira avec exactitude ma vision du chevalier noir. Batman pourrait alors évoluer dans un monde sombre, réaliste et chaotique. Et puis cet éventuel réalisateur ne prendra pas les fans du Batman au mieux pour des gamins farfelus, au pire pour des décérébrés ou des gays refoulés. (ouais Joel Schumacher nous prenait vraiment pour ça!)
Même si j'adore les deux films de Burton et le dessin animé culte de Bruce Timm, j'ai également vite compris que les meilleures BD de Batman étaient des polars diaboliquement ficelés qui mériteraient de servir d'inspiration à un visionnaire (là je ne me doutais pas que l'avenir allait dépasser mes espérances). J'en suis aussi arrivé à la conclusion qu'il ne suffisait pas de faire venir Batman dans un univers personnel et gothique pour retranscrire pleinement la complexité des productions papier génialissimes des 90's. Burton, bien qu'ayant sa propre vision intéressante du personnage n'a jamais été pour moi une référence ultime. Car le problème de Burton est là: il se contente souvent de faire venir les personnages dans son propre petit univers sans explorer leurs psychologies. Il ne va pas à eux, il ne leur offre pas la dimension épique qu'ils méritent.

Il est chose ardue d'enchaîner après la perfection...


I miss you ! 

En 2005 Christopher Nolan est arrivé avec son prometteur "Batman Begins", j'ai alors constaté que ce mec avait compris beaucoup de choses dans l'appréhension du héros et de son environnement. Et puis arriva le fameux "The Dark Knight" qui devint un de mes films vénérés. Blockbuster intelligent au scénario complexe et subversif, "The Dark Knight" allait concrétiser à la fois toutes mes espérances d'ado et tous mes fantasmes de cinéphile. Nolan était allé au delà de mes rêves les plus fous. Il m'avait donné le film parfait. L'ayant vu une bonne vingtaine de fois en 4 ans, j'allais forcément créditer une confiance illimitée au réalisateur brittish et lui donner une indulgence totale en cas de ratage.
Parce qu'il faut avouer qu'on y a tous pensé un peu, au ratage... La mort tragique d' Heath Ledger avait forcément bouleversé les plans de Nolan. On n'oublie pas non-plus ses hésitations en 2008 lorsque les questions sur un ultime opus se posaient. Ledger ne pouvait qu'occuper le devant de la scène dans ce troisième volet tant son personnage était devenu culte. Car ce Joker fut un des plus grand méchants de l'histoire du cinéma, allant jusqu'à presque ringardiser Nicholson dans la version de Burton. (Le Joker de Ledger a bien plus d'épaisseur et d'ambiguïté, il fait peur dans son réalisme, il fait réfléchir, fascine, entraîne des questionnements contemporains, donc oui il fout bien plus les jetons que Jack dont le personnage se contente d'évoluer dans un monde imaginaire et abstrait).
Bref, il fallait pourtant introduire un nouveau méchant susceptible de reprendre ce flambeau révolutionnaire et destructeur, c'est donc Bane qui sera choisit. Le clown avait "laissé entrouvrir les portes à l'anarchie"... on s'est donc dit que Bane allait l'étendre en embrasant Gotham. En voyant certaines images on s'était dit qu'une lutte des classes aurait sans doute lieu. L'attaque de la bourse semblait prouver que l'anarchie allait s'étendre! Sauf qu'en réalité le chaos dans Gotham se révèle moins ambigu que prévu...

Un scénario plus classique et moins dérangeant.


PS: La voix de Bane en VF est juste insupportable...
...et en VO: c'est encore pire!!

Car soyons clairs: il apparaît indiscutable que les fameux journalistes américains qui ont formulé tant de critiques dithyrambiques avant la sortie du film devaient être en réalité payés par la Warner. Bien que Nolan remplisse une fois de plus parfaitement son contrat, ce n'est pas "le meilleur film de super-héros de tous les temps". Faut pas non-plus nous prendre pour des jambons... Bane, ce nouveau vilain brutal dont on ne voit que les yeux, n'a pas le charisme du Joker. Il n'en a pas la folie, il ne procure pas de fascination, il ne heurte pas nos convictions. Bane n'est pas un individu insaisissable que l'on ne peut ni raisonner ni corrompre. Il ne fait qu'obéïr religieusement à son ancien maître Ras Al Ghul... mouais... avouez que ça fait un peu bateau... Alors que l'on s'attendait à un flamboyant bouquet final anarchique de "The Dark Knight", on a donc finalement l'impression d'assister à une simple suite de "Batman Begins" assez conventionnelle dans le contenu. Nolan s'embourbe un peu dans les thèmes sous-jacents du film. Le propos politique notamment fait Pshiiiiit. L'anarchie attendue n'est qu'une révolution d'opérette sans idéal ni cause collective orchestrée par des prisonniers mutins de Panurge dépolitisés. Bane ressemble surtout à un religieux fanatique au cerveau lavé issu d'une secte apocalyptique plutôt qu'à un leader politique. Et par dessus le marché il agit par amour pour Marion Cotillard (c'est dire s'il est lobotomisé le pauvre...) L'autre interrogation du film était l'introduction de Catwoman. Anne Hathaway campe une Selina Kyle convaincante, crédible, énigmatique et ambivalente comme il le faut. Rien à redire. Le personnage très étoffé de J. Gordon-Levitt apporte également un plus indéniable, il reprend en quelque-sorte le flambeau d'Harvey Dent en tant que chevalier blanc de Gotham, humain, droit et juste. Contrairement à Dent qui reprèsentait l'élite éclairée, il représente le citoyen "normal", l'homme de bien qui contribue à édifier une civilisation. Il en vient à presque occulter un Jim Gordon un peu fatigué et mis de coté. Il n'y a aucune référence au Joker qui brille forcément par son absence. La seule référence au film précédent est la mort d' Harvey "Two face" Dent: un évènement charnière qui aura des conséquences immenses dans le comportement du Caped Crusader et dans la figure du héros symbolique que les citoyens de Gotham ont nécessairement besoin.

   


Une apothéose épique.

Le film est légèrement inférieur à "The Dark Knight". Le scénario y est moins élaboré, moins dense, moins grinçant et tordu aussi. Mais il n'en reste pas moins bien supérieur à l'immense majorité des super-productions actuelles. La réalisation est impeccable et on prend une fois de plus une claque visuelle par Nolan qui nous offre des scènes dantesques dans la seconde partie. On retrouve aussi toujours ces séquences qui foutent les frissons et hérissent le poil. Le britannique apporte surtout une conclusion épique et méritée au chevalier noir et à son double: Bruce Wayne. Car le vrai héros du film cette fois-ci c'est bien lui. La personnalité de Bruce Wayne y est encore plus disséquée que dans les autres films. Sa relation amicale avec Alfred est poignante, sa relation avec son alter-égo masqué l'est encore plus. Batman a droit à une sortie digne dans ce cycle mythologique abouti et ancrée dans notre monde moderne. La deuxième partie du film est une apothéose qui fait entrer cette version de Batman définitivement dans la légende. L'ado boutonneux et réveur qui subsiste toujours un peu au fond de moi est rassasié. La boucle est bouclée. Aucun quidam ne pourra plus jamais avoir de ricanement moqueur lorsque j'avouerais:
"J'aime Batman".



mardi 2 octobre 2012

Dark Shadows

QUI AIME BIEN CHATIE BIEN.

2012. Tim Burton. Avec Johnny Depp, Michelle Pfeiffer, Eva Green, Helena Bonham Carter.


En 1752, Joshua et Naomi Collins quittent Liverpool, en Angleterre, pour prendre la mer avec leur jeune fils Barnabas, et commencer une nouvelle vie en Amérique. Mais même un océan ne parvient pas à les éloigner de la terrible malédiction qui s’est abattue sur leur famille. Vingt années passent et Barnabas a le monde à ses pieds, ou du moins la ville de Collinsport, dans le Maine. Riche et puissant, c’est un séducteur invétéré… jusqu’à ce qu’il commette la grave erreur de briser le cœur d’Angelique Bouchard. C’est une sorcière, dans tous les sens du terme, qui lui jette un sort bien plus maléfique que la mort : celui d’être transformé en vampire et enterré vivant. Deux siècles plus tard, Barnabas est libéré de sa tombe par inadvertance et débarque en 1972 dans un monde totalement transformé…


Ce billet sera un déversement d'acide envers un bon film qui ne mérite pas forcément tant de critiques. Mais avec Burton j'en arrive à un stade où l'agacement surpasse la fan-attitude. J'en ai un peu ras le bol d'attendre depuis des années un de ses nouveaux film-référence... Car il faut bien l'admettre: Comme beaucoup d'autres, Dark Shadows ne fera sans doute pas date dans sa filmo. Quand est-ce que tu me cloueras le bec comme avant? P'tain Timmy! C'est un fan ingrat qui te le demande!

Je vais être franc: je considère que Tim Burton est toujours porté disparu depuis 2004, voire même depuis 1999 (considérant que Big Fish est à part, tant l'auteur de ce blog a chialé comme jamais en le voyant...) Rien à faire: Après avoir vu Dark Shadows, je n'ai toujours pas retrouvé le feu sacré des années 90. J'entends par là: Edward aux mains d'argentsBeetlejuice, Batman, Sleepy Hollow, Mars Attacks. Je n'inclue pas dans cette liste Sweeny Todd, car mis à part deux scènes éblouissantes et sanglantes, visionner ce film a été une purge... Peut-être que l'aspect délicieusement vintage qui me plaisait tant dans Edward ou Beetlejuice n'est plus correctement retranscrit comme avant... (la faute au numérique?) Peut-être que l'iconoclasme de Mars Attacks n'est plus présent... Peut-être que l'esprit gothique inquiétant et limite claustrophobique de Sleepy-Hollow et de Batman Returns n'y est plus non-plus... Peut-être un peu de tout ça.

Jack Sparrow featuring Jean-Marie Poirée
Ce Dark Shadows est tout de même fort plaisant pendant plus d'une heure mais ça sent quand même le déjà-vu aseptisé. Les dernières trente minutes sont baclées, presque ridicules, on en reste immanquablement sur sa fin. Les principaux gags sont usés jusqu'à la trame, Johnny Depp se prend pour Jacquouille la Fripouille, et le scénario est si faible qu'il pourrait être écrit sur mon ticket de ciné (cela devient récurent ça aussi chez Tim...) On ne retrouve qu'à de trop rares passages l'iconoclasme burtonien d'antan mais pourtant, paradoxalement, le réalisateur fait de l'auto-citation pendant tout son film. Quand il ose sortir de son univers, Timmy se plante. Quand il reste dans son giron,Timmy sert du réchauffé. Peut-être faudrait-il aussi mettre entre parenthèses cette collaboration systématique avec Johnny Depp qui contribue sans doute à faire naître cette impression de déjà-vu? Non mais sérieux ça commence à devenir lourdingue de le voir caser son pote et sa meuf dans tous ses films... Et on a surtout la désagréable impression que Depp et HBC ne se contentent plus que d'assurer le service minimum... et c'est toujours à peu près la même prestation...

Désolé mais ça fait quand même beaucoup de petits défauts qui en forment un gros.
Alors certes on passe un bon moment dans l'ensemble, Michelle Pfeiffer, Eva Green et Chloë Moretz sont géniales, mais j'avais déjà oublié ce film le lendemain matin et ce n'est jamais bon signe... Pour moi les petites déceptions se suivent et se ressemblent depuis Big Fish. L'âge d'or semble bel et bien terminé. Timmy est fatigué. Timmy a perdu de sa poésie.

A l'instar d'Angélique Bouchard aimant Barnabas tout en le faisant horriblement souffrir, je t'aime quand même toujours Timmy. Furieusement.

vendredi 20 juillet 2012

I was in New York

FEVRIER dans une usine bretonne. Il fait froid, je suis malade, je suis face à une corvée insupportable. Je respire ces putains de vapeurs de résine qui me rendent allergique. J'éternue 20 fois par minute, mon nez coule comme c'est pas permit et tout le monde s'en balance de mes allergies à cette résine de m****. Je crache mes poumons, et ma respiration se fait douloureuse. J'ai des immondes ampoules aux mains à force d'essayer de récupérer ces centaines de pièces non-conformes, censées partir à la décharge. Il paraît qu'il n'y a que moi qui a l'habilité nécessaire pour faire ça: Faible consolation et faible reconnaissance quand on voit le nombre de sourires en coin... Cette bande de cafards se contrefout totalement que j'en chie à mort. Je les hais du plus profond de mon être.
Le ras-le-bol m'envahit comme jamais, je vais exploser. Deux ans que ce dure ce merdier c'est beaucoup trop. Et ça ne fait qu'empirer. Je suis désenchanté, rabaissé, l'estime de moi est au plus bas et j'ai fait beaucoup trop de concessions face à cette bande d'incompétents prétentieux. Tout ça ne peut finir que dans une vendetta furieuse.
J'ai déjà préparé ma sortie: A la première réflexion acide, je m'en irai pour de bon de façon magistrale, en assénant mes quatre vérités à mes petits chefs, y'aura même peut-être quelques trucs cassés et quelques doigts levés.
Et puis dans un ultime effort raisonnable et surhumain, j'ai décidé de m'écraser et d'encaisser une fois de plus sans rien dire. "Oui tu vas te casser mais tu dois d'abord encaisser et serrer les dents, tu vas jusqu'au bout de ton engagement, tu en bave encore pendant deux mois, tu prends la prime de fin de contrat et avec le fric tu te casses en vacances à New-York, ce sera ta carotte, ta récompense."
Deux jours plus tard je réserve dans la foulée un aller-retour sur XL Airways et une chambre dans l'hôtel le moins cher d'e-booking qui se trouve à Chinatown. Ouais... je cherche vraiment l'aventure sur ce coup-là.


JUIN Aéroport JFK. Dos au mur, j'en mène pas large, plus moyen de faire machine arrière. Putain quel pôv' con! Pourquoi donc suis-je parti tout seul? Il est minuit. J'ai le décalage horaire dans la gueule mais je suis pas fatigué, je suis beaucoup trop sur les nerfs. Faut que je me choppe un taxi jusqu'à mon hôtel. Ha oui ce fameux hôtel... Deux jours auparavant j'ai consulté les avis sur les sites spécialisés: "C'est un hôtel à clodos, rempli de cafards, insalubre, il y a des chats dans le couloir (!) le personnel est désagréable, arnaqueur, et ne fait jamais le ménage." Dans un éclair de lucidité je me suis dis qu'à moins de 600$ et aussi bien situé en plein sud de Manhattan... comment pourrait-il en être autrement ? J'ai les boules. Je vais vivre dans un taudis et me faire détrousser. C'est la merde. Je finis par trouver un taxi, ce sera donc le sosie de Morgan Freeman avec un chapeau de paille qui me fera découvrir Manhattan pour la première fois. Le stress s'évacue aussitôt laissant place à l'excitation devant NYC qui défile sous mes yeux. Mince j'y suis enfin... Je finis par le découvrir ce fameux hôtel et je me dis que ceux qui notent  sur internet sont donc définitivement des gros cons. Ce pieux, je saurais largement m'en contenter. La chambre est petite, pas de placard, pas de fenêtre mais y'a HBO et les lieux sont propres, de même que la salle de bains commune. Tout est cool. Y'a aucun lézard. Je vais me démmerder. T'as plus qu'à profiter d'être dans la ville de tes rêves .


Jour 1 Manhattan, Chinatown. Lors de ce premier contact avec la ville, je suis rendu compte que je réside dans un quartier super sympa où tous les gens parlent chinois, un peu plus loin tous les gens parlent italien. Durant ce premier jour, j'étais censé apprivoiser les alentours et décompresser un peu. Et puis tu réalises où tu es. Tu te rends compte que tu ne peux pas te contenter de rester dans un coin. New-York ne s'apprivoise pas, il se dompte, et il faut aller à sa rencontre pour l'affronter. Cette journée supposée "tranquille" se transforme donc en véritable exploration du sud de l'île. J'ai marché, marché sans m'arrêter d'un quartier à un autre, de block en block. Voyant défiler des immeubles et des atmosphères hétéroclites. Et puis subitement je me retrouve près du World Trade Center, près de la baie de Manhattan, près d'un panorama génial, un hot-dog s'impose. Je décide de me lancer à l'assaut de la statue de la liberté. Manque de bol je me choppe un orage apocalyptique pendant la traversée en ferry, l'atmosphère est digne d'un film catastrophe hollywoodien de Roland Emmerich et ça aussi ça fera partie des souvenirs. Ce qui restera surtout dans ma mémoire ce sera ces heures passées sur le chemin du retour. Rarement je ne me suis senti aussi libre. J'ai été rapidement boulimique de cette ville. Quand on est là-bas, il y a toujours quelque chose qui attire l'oeil, on a toujours envie de savoir ce qu'il y a derrière chaque pâté de maison, tant les ambiances d'un block à l'autre sont différentes. Bref, l'adaptation fut donc fulgurante, elle s'est faite avec passion. J'ai déjà fusionné avec la ville. Mais j'ai aussi choppé de vilaines ampoules aux pieds qui me poursuivront toute la semaine. Bien joué... j'avais pas eu d'aussi vilaines ampoules depuis... bah depuis le moment précis où l'idée de venir ici a germé. J'ai fait un petit bout de chemin depuis cette époque... Ces ampoules-ci sont des douleurs de bonheur.


Je ne suis plus un troufion méprisé et loser. Je suis  devenu un aventurier qui réalise ses rêves. La semaine la plus incroyable de ma vie pouvait commencer. Je l'ai fait. J'y suis pour de vrai. J'emmerde tellement ceux qui m'ont jugé et rabaissé.


     
        
        

vendredi 1 juin 2012

Syndrome de Stockholm


Adieu S....N.

Pour la énième fois, je viens de quitter l'usine. D'habitude je la quitte brusquement pour partir en chômage forcé, parce que mes putains de contrats d'intérim ne peuvent pas être éternellement renouvelés. Cette fois-ci mon départ était prémédité, peut-être était-ce enfin un adieu. J'ai mis assez de sous de coté pour être rentier pendant quelque-temps. Je vais écrire des CV, des lettres de motivation, préparer des concours, des examens, me reconstruire un avenir pour de bon. Et surtout j'allais laisser toute cette merde derrière moi. 

Car c'est plus qu'un simple départ. Je pense avoir dit adieu aux horaires des 3x8, j'ai dit adieu à cette routine qui fait que tous les jours se ressemblent, j'ai dit adieu à tous les gens que j'ai connu pendant toutes ces années. Cet adieu s'apparente à un "plus jamais ça". Ces derniers mois j'ai été à deux doigts de perdre les pédales. J'ai complètement saturé, prêt à craquer et à péter les plombs. J'ai rejeté pour de bon l'autisme permanent de mes "supérieurs", la condescendance de cette "élite" en col blanc, l'agressivité de cette micro-société, la violence de cette pyramide hiérarchique omniprésente. Je n'en pouvais plus de supporter toutes ces absurdités de management, toutes ces hérésies. Je n'en pouvais plus de voir certains petits chefs prétentieux et incompétents réussir pendant que d'autres qui ont de réelles bonnes idées sont injustement placardisés et ignorés. Ces petits chefs qui dirigent sont des cafards: ils refusent d'évoluer mais en cas de nouvelle crise dans le secteur automobile, ils nous survivront à tous. Je n'en pouvais plus encaisser les coups sans rien dire. Finit le purgatoire, bonjour la liberté.

Dieu sait si les marques de confiance ont été rares pendant presque cinq années dans ce boui-boui, mais l'usine c'était pourtant également un lieu rassurant. Aujourd'hui je me sens comme un taulard sortit de cabane après une longue peine, car je n'ai rien connu d'autre après mes déboires universitaires. Même si on se demande ce qu'on fout là, on s'est tout de même habitué à ces murs de tôles, et pire: une fois dehors on a l'impression de ne rien savoir faire d'autre. On a peur de l'extérieur, peur de l'inconnu, peur de vivre un échec ailleurs... et on veut retourner dans le giron de ces murs rassurants presque protecteurs, là où on se force à penser que l'on est utile, là où les gens portent le même uniforme que vous et partagent vos galères. Petit à petit, à force de travailler à l'usine on fusionne avec elle, on acquiert la fierté d'appartenir à une corporation, on se forge une identité... et on ne peut pas s'en défaire du jour au lendemain. Oui, l'usine me manque. Elle faisait partie intégrante de moi.

Je veux y retourner.


jeudi 24 mai 2012

Guingamp: 15 ans de joies, 15 ans de galères

Nous sommes en 1995. Ma passion pour le football grandit. Comme beaucoup je suivais les résultats du Stade Rennais. Mais j'avais l'impression de ne pas avoir mon compte de passion, de ne pas avoir assez d'affinités envers ce club. J'aurais pu sombrer dans la facilité en choisissant d'aimer Nantes, Paris ou Marseille. Et puis un petit club est arrivé sur le devant de la scène en voulant se mesurer aux gros: L'En Avant de Guingamp. Un nom marrant, attachant. Un groupe de joueurs du coin sympas, un petit stade au nom improbable. Et une petit ville qui ressemble au village d'Asterix. C'est décidé, je mets le Stade Rennais de coté, sans savoir que j' allais recroiser ce club dans les meilleurs moments comme dans les pires. Mes idoles ne s'appeleront ni Romario, ni Ronaldo ni Baggio elles s'appelleront Coco Michel, Charly Coridon ou Lionel Rouxel. Le petit garçon de l'époque avait-il la moindre idée qu'il s'engageait pour une aventure émotionnelle de dingue et qu'il allait garder une fidélité jusqu'au boutiste pour ce club?

 

10 MOMENTS DE BONHEUR:

1) Obligé, le plus beau moment c'est la finale 2009. Une apothéose, un summum inimaginable, l'ambiance magique, le tifo du Kop, les deux buts d'Eduardo, Bassila et Colleau arrachant le trophée des mains de Sarkozy en tribune présidentielle. Ce fut irréel. Rien ne sera plus beau que de gagner une finale de coupe. (contre Rennes en plus). Mes 2 meilleurs potes sont à l'agonie près de moi, tout en haut du Stade de France mais j'm'en fous putain! C'est mon instant de gloire et je le mérite bien! ...tant pis pour les autres... J'étais au bord de l'évanouissement après tant d'émotions. Le lendemain la pression est retombée et j'ai chialé toute la journée. Tout aurait pu s'arréter là, ça aurait été le moment idéal pour prendre ma retraite et arréter toute cette folie, cela aurait évité bien des désillusions par la suite.
Le meilleur reportage sur cette journée magique, c'est ici: (clique!)

2) Demi-Finale Coupe De France: Toulouse-Guingamp 2009 (1-2) LA demi-finale qui est un prélude au triomphe. Et sans doute un des matchs les plus incroyables qu'il m'ait été donné de voir. Toutes les circonstances étaient contre nous : Penalty valable mais refusé, expulsion injustifiée, barre transversalle d'Eduardo... On semblait maudis mais on arrivera quand même à trouver les ressources pour marquer à 10 contre 11 à la dernière minute du match. Ce qui n'empèchera pas Gauclin de détourner magistralement la dernière tentative de Toulouse dans les ultimes secondes. Ce soir là, Hitchkock était dans les tribunes et il voulait qu'on aille au Stade de France. Tant d'adrénaline m'avait causé une nuit blanche. Et le lendemain j'avais partiels d'Histoire ancienne... RAB.

3) Demi-Finale Coupe de France: Guingamp-Montpellier 1997 (2-0) Je me souviens avoir attendu le match toute la journée en comptant les heures. Un match maitrisé de bout en bout. Un premier but de Wreh, un second de Carnot sur un magnifique lob. Pour la première fois on allait en finale de coupe à Paris. Et rien ne devait nous empécher de la gagner ! Sauf que..

4) Ligue 1: Rennes-Guingamp 2000 (1-2) Vu avec mes potes Mathieu et Vincent (déjà..) Un doublé improbable de Fiorèse, le second est une frappe qui finit en lucarne sous mes yeux médusés. En seconde mi-temps, j'étais le seul mec à brailler "Allez Guingamp" dans la tribune Mordelles. J'ai fini le match un peu molesté et la capuche de ma parka fut arachée (le rennais est lâche: il attaque par derrière)... mais j'en avais rien à branler. J'étais trop content.

5) Ligue1: Guingamp-Rennes 2002 (3-0) Le duo Drogba-Malouda marche sur l'eau et fait exploser le Stade Rennais. Le Roux parachève la synphonie en lobant le double-mètre de Petr Cech. BAM ! On est leader de Ligue 1. Ni plus ni moins...

6) Ligue1: Dénouement de la saison 2003. Matchs contre Monaco et Lyon. Cette année là, ces 2 clubs se disputaient le titre. Guingamp allait être l'arbitre du duel en jouant contre les 2 équipes lors des 2 derniers matchs. Résultats sans détails : Victoire 3-1 contre Monaco et 4-1 contre Lyon. Petit regret quand même: On finit à seulement 6 points du leader et à 3 points de la Champions League. On aurait pu faire encore mieux sans un mois de Janvier gaché...

7) Ligue1: Guingamp-PSG 2003 (3-2) Un des symboles de notre saison de feu. Le PSG mène 2-0 à la mi-temps grace à Ronaldinho qui marque le but de l'année en se tapant toute notre défense. Puis, on inverse la tendance en marquant 3 pionts en seconde mi-temps. On a ridiculisé Paris.

8) Ligue1: Guingamp-Troyes 2002 (2-0) Dernier match de la saison, un couperet pour le maintien. Carnot assure l'essentiel. La conclusion d'une saison vraiment pas brillante mais quel soulagement.

9) Centenaire du club en mai 2012. Dernier match à domicile de la saison de L2 gagné contre Clermont. Au delà de l'enjeu sportif inexistant, ce fut une fête sublime. Le kop avait confectionné des tifos de malades recouvrants l'ensemble des tribunes. Ce fut aussi l'occasion de revoir toutes les vieilles gloires de revenir sur le théâtre de leurs exploits. Etaient également présents Malouda et Drogba venus spécialement de Londres pour l'occasion. Une semaine plus tard ils remportaient la finale de la Champions League à Munich. Check ici: C'est le TUMBLR de la soirée: http://centenaire-guingamp.tumblr.com/

10) Coupe Intertoto: Guingamp-Rotor Volgograd 1997 (1-0) Un but exceptionnel de Carnot (encore lui): un corner direct qui finit miraculeusement dans la lucarne du gardien de l'ex Stalingrad. Surtout, cette victoire nous donnait le droit de jouer contre l'Inter Milan au tour suivant. La classe...


                          

10 MOMENTS DE SOUFFRANCE:

1) Guingamp-Ajaccio 2010. La descente en National un an après la victoire en coupe de France. Le plus gros fiasco de notre histoire. La grosse honte. Ce qui pouvait arriver de pire. Une ambiance géniale en 1ère mi-temps qui devint mortuaire en seconde lorsque tout le monde avait comprit que l'inévitable allait se produire... La fin du match fut détestable: la colère des supporters contrastait avec les sponsors des nouvelles loges qui continuaient quand même à se gaver de petits-fours et de champagne. La seule fois où j'ai eu envie de bruler le stade et mon maillot. Symbole de cette bérésina : le tandem Scarpelli-Grax pathétique et apathique, le pire duo d'attaquants à avoir évolué au Roudourou.

2) La descente en L2 1998. Un scénario de folie. Guingamp était à la lutte pour le maintien avec Rennes. Les 3 derniers matchs contre Rennes, Le Havre et Cannes allaient se jouer au couteau. On pensait avoir fait le plus dur en allant encore battre Rennes chez eux (grâce à Carnot et Rouxel). Mais la semaine suivante Cyrille Pouget (alors havrais) en décida autrement en nous crucifiant lors de l'avant dernière journée d'un but tout pourri. (Ballon entre les jambes de Ronald Thomas, qui roule lentement vers le but, Mihali tente un tacle desespéré mais il ne fait qu'accompagner le cuir dans les filets.) C'est finalement Rennes qui s'en sortira lors de la dernière minute du dernier match en battant Toulouse alors que la relégation leur semblait pourtant promise. Notre dernière victoire compte pour du beurre. Kaba Diawara et Rennes nous envoient en L2. On est les dindons de la farce...

3) Ligue1: Guingamp-Rennes 2001 (1-6) La plus grosse branlée de notre histoire et il a fallut que ça tombe contre eux. Humiliés, ridiculisés, atomisés... les qualificatifs manquent. Et le lundi matin, au bahut, fallait assumer ça... j'en ai prit plein la gueule. Trois semaines plus tard on perdait 6-2 contre Lorient, une déroute en 2 sets.

4) La descente en L2 2004. La saison fut ratée du début à la fin. Un recrutement foireux qui fut le premier d'une longue série (pour rappel, cette année là on avait fait venir une belle bande de branques: André, Goussé, Laspalles, Fuentes, Cabanas). Un pénalty importantissime raté par Dagano contre Metz. Les boulettes de Le Crom contre Auxerre. L'élimination en coupe contre une CFA... un cauchemar qui dura un an. L'ultime défaite du calvaire sera à Marseille. Ce soir là, ce gros con d'Anigo se réjouit publiquement de notre malheur et se moque ouvertement de notre poire. Depuis ce jour je déteste l' OM à vie. Il m'a donné envie de devenir sympathisant du PSG.

5) Finale de coupe de France 1997. Nice-Guingamp (1-1, 4-2 aux TAB) La coupe nous tendait les bras et on foire notre match. Symbole de ce ratage: Nos 2 plus valeureux guerriers: Coco Michel et Carnot manquent leurs tirs aux buts et c'est Chirac qui donnera la coupe à Valencony. Une partie de cette déception sera lavée 12 ans plus tard mais ça reste quand même un grand rendez-vous manqué.

6) Demi-Finale Coupe de France 1998. PSG-Guingamp (1-0) Régardé en crypté sur Canal + faute de mieux. Un an après la finale ratée, on perd en demi-finale, non sans avoir démérité mais en gaspillant des forces précieuses pour la bataille du maintien. Cette année là on aura décidemment tout perdu.

7) La première année en L2 en 1999. Pour digérer la première descente, on fait un coup médiatique en recrutant un ballon d'or qui se révélera être une belle arnaque. Pas concerné par le défit, JPP se cassera 3 mois plus tard. On devait remonter, il faudra se contenter du ventre mou en se tapant une bonne crise à l'automne qui tourne en un psychodrame indigne de nos valeurs. Un changement de président. Smerecki en fera les fraits en se faisant virer comme un malpropre. Il méritait pas ça.

8) Demi-Finale Coupe de la Ligue: Guingamp-Metz 1996 (1-2). "Nan maman je ferais mes devoirs plus tard, y'a Guingamp à la télé!!!" Lors de notre première année en L1, on a l'occasion de jouer une demi-finale de CDL à domicile. L'émulation régionale autour du club était à son comble et tout semblait réunit pour jouer pour la première fois une finale à Paris. Malheureusement les P.P flingueurs sont trop forts. Pirès marque, Gravelaine égalise avant la mi-temps mais Cyrille Pouget élimine le club en fin de match. (Encore lui ! Mais bordel! qu'est ce qu'on lui a fait à Pouget???) Finalement la bonne idée aurait été de faire mes devoirs ce soir là...

9) National 2010/2011: Guingamp-Bastia. (2-5). Ce soir là on n'était pas au niveau pour jouer la remontée immédiate en L2. Un match disons... heurté et malsain. Environ 200 fautes et accrochages dans le match. Menée 1-0 l'équipe revient bien en marquant 2 fois mais s'écroule en encaissant 4 buts en 15minutes. Un match qu'on aurait du gagner se transforme en une sévère branlée. Je l'ai mal prit, les 100 bornes habituelles du trajet de retour ont été plus longues que jamais.. Il y a surtout un gout amer dans la bouche qui laisse penser que l'avenir est incertain. On pourrait très bien s'encrouter dans l'amateurisme en jouant tous les ans contre Alforville ou Joué-les-Tours. Ce soir là j'ai eu peur, très peur ! Heureusement l'avenir me donnera tord.

10) Guingamp-Hambourg 2009 (1-5) Retour en Coupe d'Europe 12 ans après. Des hordes d'allemands bruyants dans la ville, c'était sympa! Une ambiance exceptionnelle. Une hystérie collective après le but d'Yves Deroff. Mais une sévère rouste à l'arrivée quand même et une belle honte devant la France du foot.


                   

LES INCLASSABLES :

Guingamp-Montpellier 1996 (0-0) Mon premier match au stade. Moche, ennuyeux, sans buts ni occasions. Mais que j'étais content ! Et je peux me vanter d'avoir vu un match dans l'ancien Roudourou. Celui ou des buttes de terres faisaient office de tribunes. Et où le kop était en Honneur. C'était aussi le premier match du roc Marek Jozwiak. Le début d'une admiration pour le grand échalas polonais.

Guingamp-Auxerre 1996. (1-1) Dernière journée du championnat. L' AJ Auxerre, notre club modèle devient champion de France chez nous. Gérard Depardieu (dans sa période supporter de foot) dit de notre public que c'est le meilleur de France. OK, il était à moitié bourré mais ça a fait le tour des télés.
Guingamp-Inter Milan 1997 (0-3) Match de gala en Coupe d'Europe. Et on est loin d'être ridicule. On domine le match mais Rouxel rate ses duels contre Pagliuca. Finalement on paume en se prennant 3 buts en contre... naîvement contre des italiens, forcément... Mais Zanetti, Djorkaëff, Zamorano au Roudourou ça avait quand même de la gueule.

Guingamp-Grenoble 2005. Dernier match de Coco Michel. En 19 ans de carrière, il n'aura connu qu'un seul club, le notre. D'une fidélité à toute épreuve, il fut une exception dans le monde du football moderne pourrit par l'argent et les mercenaires. Plus qu'un joueur, c'est une emblème, un symbole qui s'en va. Le stade était plein comme un oeuf pour féter le départ en retraite du "Didier Deschamps de Carhaix". Porté en triomphe pendant de longues minutes sur les épaules des autres joueurs, cela reste un grand moment d'émotion ... et l'impression dans toutes les têtes que c'est la fin d'une ère.

Guingamp-Luzenac 2010 (4-1) Un match de National dans un stade au 3/4 vide sous -5°C. Contre une équipe que personne ne connait et que personne ne sait situer sur une carte géographique. On gagne le match certes, mais sérieux putain qu'est ce que je fous là ???


lundi 2 avril 2012

Itchy Mustache



Sans doute le meilleur truc auquel j'ai participé l'an dernier.
Participation au concours "Fais Ton Tarantino" et passage dans "La nuit des Glorious Basterds" sur Ciné+.
Participation au "Stache Film Fest" de Portland et en tournée à travers les USA dans des cinoches excentriques!

dimanche 1 avril 2012

Welcome to the cave !

 

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Si tu cherches le mot "banal" dans le dictionnaire, tu tomberas sur ma gueule. J'ai 29 ans et je ne sais toujours pas ce que je ferais quand je serais grand. Le pire, c'est que j'en serais presque fier.
Je suis un peu dérangé je dois l'avouer, et beaucoup passionné. Ici je vais analyser et critiquer. Je vais m'auto-analyser et m'auto-critiquer. Je vais aussi proposer au monde ce qui me botte et me gonfle. Faire partager mes passions et mes addictions. Et elles sont nombreuses.

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   Par exemple, des séries TV j'en ingurgite des cargaisons. Breaking Bad, The Office, Six Feet Under, Oz, True Blood, The Twilight Zone, The Outer Limits, Walking Dead, X-Files, Twin Peaks, Friends, Game Of Thrones, Boardwalk Empire...
Mais aucune ne m'a fait autant vivrer que cette putain de série de David Chase. Pendant des semaines entières, j'ai vibré comme un dingue en ingurgitant les 6 saisons, j'ai fait partie de cette (ces) famille(s) et cela m'a permit de relativiser un max sur la mienne. Je me souviens avoir compté les jours avant la sortie du dernier coffret, poireauté fébrilement une bonne heure devant le Virgin et passer à la caisse tout tremblant.
Cette saga aura changé à jamais ma vision de la fiction. Je ne retrouverais sans doute jamais une série aussi cool. Aucune ne me marquera autant. Les Soprano m'influenceront sans doute toujours. Ils représentent une partie de ma vie. It's my american family.
Fuck Yeah The Sopranos! Forever!

 
   Sinon tu t'apercevras aussi que j'ai plein d'intérêts bien chelous. En bon ado attardé, j'aime les images Panini, les dinosaures, les BD, l'humour potache, j'assume kiffer des films tout pourris. Je supporte un club de foot ringardos. J'ai des goûts musicaux douteux... On pourait continuer longtemps.
Mais pire que tout ça réunit, j'aime le cyclisme. Oui le cyclisme! sans doute le sport unanimement reconnu comme étant le plus pourrit au monde. Mais viens pas me dire que c'est un sport de drogués et que c'est chiant et ridicule de passer des heures devant la télé à régarder des vélos. On aura sans doute l'occasion d'en reparler en Juillet prochain. Mais si tu souhaites t'aventurer sur ce terrain, t'auras intérêt à avoir des arguments solides car t'as en face de toi un mec capable de te citer chronologiquement tous les vainqueurs d'étapes du Tour 1997.



Mais on va bien s'amuser. On causera de plein de trucs cools. J'essaierai de ne pas trop parler de ma life même si je te promet qu'elle est cool et qu'il y a matière à en causer.
Ce sera rock'n'roll. Ce sera sexy. Ce sera politique. Ce sera provocateur, rigolo et festif. Promis.