dimanche 1 septembre 2013

J'ai vu Fribourg-Mayence en live



Ma meuf est trop cool, elle sait me prendre par les sentiments. De passage dans la région, elle m'offre 2 billets pour l'affiche du ventre mou de cette deuxième journée de Bundesliga: Fribourg-Mayence. Certes c'est pas l'affiche du siècle mais cela fleure bon l'authenticité et la bonne bataille sur le terrain. Je reste convaincu par ailleurs que c'est en assistant à un match de milieu de tableau que l'on peut jauger la santé d'un club et du football local.

14H15. Arrivée au Mage Solar Stadion, un stade à la fois avant-gardiste et old school de 25.000 places un peu à l'écart de la jolie ville de Freiburg, au milieu de la forêt noire. Il est avant-gardiste car le stade est quasiment auto-suffisant en électricité, grâce à des panneaux solaires et des centrales photovoltaïques. Old school de part son architecture traditionnelle à l'anglaise, les tribunes étant de plus extrêmement proches du terrain.
45 minutes avant le coup d'envoi, le stade est déjà plein comme un œuf. Les buvettes et les stands de saucisses tournent déjà à plein régime. On s'aperçoit aussi que le club a sûrement vendu plus de billets qu'il n'y a de places dans le stade. Beaucoup de gens se cherchent désespérément une petite place dans la foule.
Les deux kops derrières les buts sont des tribunes à placement libre et dépourvues de sièges (une tradition Allemande). Il va donc falloir se serrer et jouer un peu des coudes pour voir le match. Ce ne sera pas évident, mais à l'heure où l'ambiance dans les stades français devient de plus en plus aseptisée (à quelques exceptions près) cette ambiance allemande respire le football populaire du samedi, le football vrai. Celui où le soutien en tribune est fidèle et bruyant, où ça picole joyeusement et où ça pue la sueur.




Les mecs de Mayence sont venus en nombre dans leur parcage et braillent. Le clip officiel de l'hymne du SC Freiburg est diffusé sur les écrans géant, reprit en cœur par tout le stade et le moins que l'on puisse dire c'est que ça a de la gueule! Le tout étant bien bouillant et bon enfant.



Question vision, il faudra parfois se contenter d'une moitié de terrain. Heureusement, nos voisins font de fréquents aller-retour pour remplir leurs gobelets de la bière locale, pas dégueulasse par ailleurs. (Ai-je précisé qu'interdire l'alcool dans les stades serait un crime en Allemagne).
Sur le terrain la domination de Fribourg est stérile. Le cinquième du dernier championnat ne développe qu'un jeu peu attrayant pour une équipe qualifiée pour l'Europa League. Mike Hanke et Gelson Fernandes déçoivent. Près de moi, un papy sniffe du kif pour avoir sa dose de passion. Les autres préfèrent se rabattre sur la bière pour oublier.
Comme souvent dans ces cas là, Mainz agit froidement et claque deux cacahuètes au retour des vestiaires grâce à sa triplette offensive percutante Müller / Okasaki / Zimling.
Freiburg se met alors enfin à pousser après ce début de deuxième mi-temps apathique. Sebastian Freis, l'espoir local réduit le score. La Südtribüne et la Nordtribüne sont en fusion. Le papy, qui en est à sa troisième pinte, nous en claque cinq et commence à accoster ma gonzesse. Freiburg pousse timidement mais ce ne sera pas suffisant malgré une grosse occasion en fin de match. Mainz l'emporte et devient coleader de Bundesliga. Ses fans exultent. Tout le monde reprend une bière. Qu'importe la défaite, la Bundesliga c'est définitivement de la balle.
Papy reprend une sniffée de kif, il avoue qu'aujourd'hui le jeu fut un peu moche. Mais il nous réserve nos places pour le prochain match en promettant que ce sera bien mieux dans deux semaines face au Bayern.
Et il avait raison ce con. Le SCF arrachera le nul (1-1) dans les derniers instants face aux champions d'Europe en titre.